Chaque seconde 26 M2 de terres agricoles disparaissent en France

Posted By Eric Navarro on 20 septembre 2016 | 0 comments


La disparition de terres agricoles

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Combien de terres agricoles cultivables disparaissent en France ?

82 000 hectares

de terres agricles se perdent chaque année en France. > 82.000 hectares de terres agricoles ont disparu en moyenne chaque année entre 2006 et 2010

Le saviez-vous ?

Pour produire une couche de 18 centimètres de terre arable, la nature a besoin de 1 400 à 7 000 ans, à raison de 0,5 à 2 centimètres par siècle.

26 m2

Chaque seconde, 26m² de terres agricoles disparaissent en France

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L’artificialisation des sols en France

4.900.000 ha

Les zones artificialisées occupent 4,9 millions d’hectares en 2010, soit près de 9 % de la métropole. La moitié correspond à des sols revêtus ou stabilisés (routes, parkings), dont l’imperméabilisation a notamment des impacts négatifs sur le cycle de l’eau. Les espaces artificialisés se sont étendus d’environ 260 000 hectares entre 2006 et 2009, en grande partie aux dépens de terres agricoles, mais aussi de milieux semi-naturels.

Les espaces artificialisés se sont étendus d’environ 260 000 hectares entre 2006 et 2009, en grande partie aux dépens de terres agricoles, mais aussi de milieux semi-naturels.

78.000 ha

En France, cette artificialisation préoccupante a fait disparaitre, en moyenne, 78 000 ha1 de surfaces agricoles par an, entre 2006 et 2010.

Cela équivaut à la surface moyenne d’un département entier tous les 7 ans, à un stade de football toutes les 5 minutes, ou un potager de 25 m2 toutes les secondes. Cet incroyable gaspillage est d’autant plus préoccupant qu’il n’a fait qu’accélérer au cours de ces dernières décennies (54 000 hectares par an entre 1982 et 1992, 61 000 hectares par an entre 1993 et 2003 (2) même si ce rythme a temporairement ralenti depuis 2009, sous l’effet de la crise économique.

« Le principal cause en est l’urbanisation qui, de zones industrielles en centres commerciaux, d’habitations en parkings. 40.000 hectares étaient urbanisés par an dans les années 1960, 78.000 hectares le sont actuellement. La nécessité de construire routes et logements n’est pas l’unique cause. La recherche de rentabilité économique – d’autant plus pressante que les agriculteurs dégagent en moyenne de faibles revenus – a aussi conduit à l’abandon des parcelles insuffisamment productives ou rentables, au profit de la forêt notamment.

Faillites, départs à la retraite, difficultés à trouver un successeur sont autant d’occasions qui amènent les exploitants à profiter de l’aubaine financière que peut représenter la vente de terres.

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« Les terres agricoles sont en voie de disparition. Aujourd’hui, l’urgence est de s’assurer que les terres continuent à être cultivées pour nourrir les femmes et les hommes. »

« Au Nord, c’est l’artificialisation qui inquiète : les grands projets inutiles et l’étalement urbain entraînent toujours plus de bétonnage des terres, processus irréversible. En Europe c’est l’équivalent d’un département français qui disparait chaque année. Si des lignes directrices ont été établies par la Commission pour lutter contre le phénomène, il n’existe aucun outil concret.»

« Au Sud, c’est l’accaparement qui préoccupe : les multinationales préemptent toujours plus de terres, provoquant le déplacement des populations et mettant en péril leur souveraineté alimentaire. Encore une fois, l’Europe n’y est pas étrangère : elle favorise cette pratique via sa directive de 2003 promouvant les agrocarburants ou sa stratégie de 2008 orchestrant la course aux dernières matières premières, en particulier en Amérique Latine ».

Les meilleurs sols perdus

Autre constat, non seulement la France perd des terres, mais l’artificialisation se porte majoritairement sur les meilleurs sols, avec une pression forte le long du littoral, autour des grandes agglomérations et des axes de communication.

« L’homme s’est historiquement installé sur des terres fertiles et les villes actuelles ont grossi autour de ces premières implantations », rappelle Robert Levesque, directeur du Terres d’Europe-Scafr, le centre d’études de la fédération des Safer (sociétés d’aménagement foncier et d’établissement rural).

« En plus d’un impact sur la biodiversité, la disparition du foncier signifie la disparition du support pour la production alimentaire, s’alarme Carole Robert, des Chambres d’agriculture. Les consommateurs demandent des produits locaux, issus de l’agriculture raisonnée, des produits de qualité. L’agriculture française est à même d’y répondre, mais encore faut-il conserver les sols. »

La disparition du foncier interroge également l’indépendance alimentaire française et européenne. « L’Europe importe de pays tiers l’équivalent de la production de 35 millions d’hectares, explique Robert Levesque. En 1999-2000, ce chiffre était de 26 millions. »

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source : www.latribune.fr